Vous ai-je déjà parlé du Collègue ? Je ne crois pas. En vérité, il faudrait dire « l’Ex-collègue » mais pour ne pas le confondre avec l’Ex, on dira le Collègue tout cours. Ne confondez pas non plus avec l’Ex-collègue de l’Ex, qui s’avère être en réalité le Meilleur Ami … Ca va vous suivez toujours ?
Bref, le Collègue a été rencontré, comme son nom l’indique, au boulot, où en bon gentleman qu’il est, il se fendait régulièrement d’un café à l’immonde machine de la boîte. Ma dette s’élève donc, si mes calculs sont exacts, à 108 x 30 centimes ! Je suis généralement assez peinée des départs des collègues, ils font partie de mon environnement quotidien, et quand l’un d’eux s’en va, j’ai toujours un petit pincement au cœur … et puis de nouveaux arrivent … et la vie continue ! Et puis ça arrive aussi qu’on se revoie en dehors du boulot parce qu’on aime les mêmes films, et la même musique. Parce qu’on rit des mêmes choses, et surtout parce qu’on déteste les mêmes personnes, principalement au taff. Il est toujours assez agréable de casser du sucre sur le dos de quelques sombres abrutis autour d’un café chez Starbucks … C’est ainsi que nous avions pris l’habitude, depuis son départ, de se faire un petit ciné ou un DVD chez moi et d’aller ensuite jouer les concierges. Moi, le tenant informé des derniers potins et des petites mesquineries, lui, me racontant les histoires que j’avais loupées du temps qu’il était encore là. Comme on a fini par venir à bout du sujet, on a rapidement remplacé les opérations pipelettes par des opérations grosse bouffe en se refaisant de bons films ou en nous adonnant à des activités sportives (Si, si, jouer à la Wii, c’est du sport !!). Il vit assez loin de Paris, et comme il avait besoin d’y venir plusieurs jours de suite, j’ai proposé de l’héberger.
C’est ainsi que j’ai pu apprécier à quel point il est bon, non pas, d’avoir un homme à la maison (non, ça c’est une plaie !), mais plutôt d’être un homme.
J’ai une âme de femme au foyer, c’est dramatique, mais c’est un fait … J’aimerai proclamer que je suis une vraie chienne de garde, une féministe de la première heure, adepte du partage des tâches ménagères. Le genre carriériste qui ramène des dossiers à la maison en clamant « Commande une pizza, j’ai trop de boulot !! ». Seulement voilà, je n’arrive pas à m’empêcher d’agir comme dans « La petite maison dans la prairie » quand je suis en couple. Charles rentre à la maison, la hache à la main, crasseux et puant, et sa petite femme court (sans se casser la gueule dans la colline comme sa gourdasse de fille), en s’essuyant les mains sur son tablier, pour l’embrasser goulument, lui servir un verre d’eau du puits et une tarte aux myrtilles maison ! Et même si c’est pas dit dans la série, le soir venu, elle passe à la casserole comme une ribaude et toujours avec le sourire !! (Et peut-être même qu’elle s’essuie encore les mains sur son tablier ??) Voilà, ça me tue, mais c’est comme ça que je fais … Du moins au début … Je suis comme Phèdre, « toute entière à sa proie attachée ».
Depuis ce gros bourrin de Charles, qu’on a jamais vu repasser une chemise ou faire la vaisselle, les hommes ont progressés je l’admets ! Quand on les met devant le fait accompli, ils finissent par ramasser leurs chaussettes qui puent, rabaisser la lunette des WC et faire des pâtes pas trop dégueulasses … Au mieux, on arrive à les faire adhérer à un 50/50 tout à fait acceptable et c’est mon dernier mot Jean-Pierre, car quand on obtient le 50/50, on s’en contente, on ferme sa gueule !! (Et on se fout de cette copine qui s’est encore mouillé les fesses en pleine nuit, sur la porcelaine de la cuvette !).
Quel rapport avec le Collègue ?? Parce que le Collègue se targue d’être un anti-Charles en puissance … Je le croyais mais je voulais le constater de mes yeux ! Ca a d’abord dérouté mon côté bobonne, et puis finalement, je me suis laissée faire en me disant qu’il ne fallait pas mourir idiote et que ça allait me faire du bien de me faire un peu chouchouter … Après tout, il était volontaire ! Mais allais-je être capable de laisser ma cuisine à un homme ? De le laisser me servir à table et remplir mon lave vaisselle ? De lui confier la responsabilité de « Femme de la Maison » en me vautrant dans une flemmardise toute masculine ?? Réponse … OUI, mais pour la science !! Et j’ai bien joué mon rôle. C’est bien simple, j’en ai pas foutu une ramée !!!!! Je n’ai pas levé le petit doigt pendant 3 jours !! Trois jours de ma vie de Femme, sacrifiés sur l’autel de la sociologie de comptoir … Je rentrai du boulot dans une maison briquée, la table était mise et la pitance au four. J’ai poussé le vice jusqu’à lui faire ingurgiter des comédies musicales en DVD un soir de match de foot et il n’a pas bronché ! Impensable ! Cerise sur le gâteau, il m’a même repassé du linge pendant que je sirotais une vodka orange devant la télé !!! A cet instant précis, je vous jure que si j’avais eu des couilles, je me les serai grattées…
J’ai compris qu’il fallait arrêter l’expérience quand il est monté sur la Wii Balance Board pour faire du Hulla Hoop, et que j’ai failli lui mettre une main au cul ! J’avais peur de devoir me raser le lendemain matin et j’ai repris immédiatement et sans regrets, le contrôle de ma cuisine !!
Conclusion : je suis OK pour le 50/50 (car vous l’aurez compris, même le 60/40 ça peut me convenir !) mais je ne pourrai décidemment jamais me résoudre à laisser un homme tout faire dans une maison, c’est au dessus de mes forces, c’est Old School, mais moi j’ai besoin de materner, de chouchouter et de faire la popote de temps en temps !!
Le collègue est rentré chez lui, sans avoir oublié toutefois de passer une dernière fois l’aspirateur …
De mon côté … « Charles », je t’attends donc bien sagement à la maison, mais si tu pouvais passer prendre du pain ça serait cool, je te ferai couler un bain, et on cuisinera tous les deux. Pendant le film que tu auras choisi, tu me feras un petit massage… Ensuite, j’aurai pu te repasser une chemise pour que tu en aies d’avance et t’aurai pu lancer une machine mais comme tu as choisi « 9 semaines et demi » … bah ça attendra demain …
PS : Mesdemoiselles, pour celles que ça intéresserait, sachez que le Collègue est donc un très bel exemplaire de célibataire, bien élevé et galant, qui fait donc très bien la bouffe, le ménage mais pour le reste je peux pas vous dire … je ne pousse les investigations à ce point, je suis navrée/déjà en main … En revanche, j’ai son numéro de téléphone … Je le mets donc aux enchères dans les commentaires … Avis aux amatrices !
J'adore ta façon d'écrire vraiment mais je trouve que ton histoire manque de sexe. Enfin c'est toi qui l'a vit lol.
Moi aussi je suis une bête apprivoisé qui fait tout ce qu'on lui demande mais il ne faut pas en abuser et je pense que tu as eu l'audace de le faire. Je tire mon chapeau au collègue ! J'aurais été à sa place, j'aurais craqué sauf si tu es belle et élégante IRL.
Rédigé par : Maos | 23/08/2009 à 20:12